Coup d’oeil dans les rétros de l’année… 1991 (suite)

National de Millau : 363 triplettes pour succéder à Quintais – Voisin – Morillon

Pour la 2e année consécutive, les frères Costes s’alignent aux côtés de Fernand Marragou. Pour la 2e fois de suite, ils vont s’arrêter en 8e de finales. La faute à un bouchon ? Peut-être, mais pas le même que l’an passé…

5 heures du mat, j’ai des frissons
363 équipes, soit 51 de plus que l’année précédente, vont essayer de succéder à la triplette Philippe Quintais, Daniel Voisin et Laurent Morillon qui s’est imposée en 1990. En fait, toutes ont failli échouer pour la simple et bonne raison qu’un orage a pris pour cible, ce jour-là, le Millavois. Les organisateurs ont longtemps hésité. On revoit des joueurs partant en courant, en cours de mène, abandonnant sur le terrain leurs boules déjà jouées. Le National a finalement repris après un longue interruption. A l’arrivée, le retard pris se compte en nombre d’heures. Ce qui devait arriver arriva. Certaines équipes ont limité la casse et décrochent leurs billets pour les 8e de finale du lendemain matin à une heure tardive mais raisonnable. D’autres finissent au bout de la nuit. La famille Costes est la dernière à quitter le carré d’honneur. Il est en effet… 5 heures du matin quand on arrache notre qualification. On a 15 kilomètres pour aller jusqu’à l’hôtel et le coup de sifflet des 8e de finales est prévu dans tout juste 3 heures. Rien que d’y penser, j’en ai des frissons. On se pose même la question de dormir dans la voiture. Fernand est quant à lui en centre-ville chez un copain. Avec Nicolas, on décide finalement de rejoindre l’hôtel, manière au moins de prendre une douche. On se couche finalement à 6 heures et je mets le réveil à 7 heures. La nuit va être courte, on espère qu’elle va être réparatrice.

8 h du mat’, encore des frissons…

A peine endormi, je me réveille déjà. La chambre est inondée de soleil. Je regarde le réveil pour connaitre l’heure. P’tain, l’écran est vierge de tout chiffre. Deuxième vague de frissons en l’espace de qualques heures… Je me lève, je fonce dans le couloir pour demander l’heure. Il est… 8 heures. Les bouchons sont en train d’être jetés là)bas et nous on est là, en slip à 15 km, qui plus est un 15 août. A l’époque, il n’y a ni autoroute, ni viaduc, ni téléphone pour avertir Fernand. On est mal, très mal. Il me semble le voir, « Le » Fernand. il doit être fou. Evidemment, pas de petit déjeuner, on fonce. On ne fonce pas longtemps puisqu’à la sortie du parking, je suis obligé de m’arrêter. En direction de Millau, les voitures sont comme arrêtées. Elles roulent à 20, peut-être 30 km/h, pare-choc contre pare-choc. Là, on est plus que mal, on est morts. S’être battus comme on s’est battus, à 3, comme des morts de faim, tout hier et toute la nuit, pour ce résultat. Même pas pouvoir défendre ses chances…

Je tente le tout pour le tout
Dans la voiture, le silence est pesant. Sans crier gare, sans en parler à mon frère, je décide soudainement de tenter le tout pour le tout. Je me décale sur la droite et je décide d’emprunter une sorte de bande d’arrêt d’urgence. Les klaxons des voitures doublées par la droite ne tardent pas à hurler. Mon frère me dit que je suis fou. Il a sans dote raison. On double certes des dizaines de voitures mais le problème, c’est que cette bande d’arrêt d’urgence, elle a une fin. Elle ne va pas nous amener jusqu’au Parc de la Victoire (tu parles, de Victoire, pas mal !), elle disparait quand la route amorce sa longue descente sur Millau. La descente est interminable. Dans ma tête, je me dis que, décidément, ce Parc de la Victoire est un lieu maudit pour nous. En un peu plus d’un an, on vient d’y perdre une demi-finale de Championnat d’Aveyron qualificative pour le France et ce alors qu’on mène… 10 à 0 ; un 8e de finale du National triplettes parce que le bouchon décide de se faire la malle alors qu’on avait gagné parterre ; et cette année, on va perdre sans jouer… mais sans doute pas sans se faire ruer dans les brancards. 8 h 30, 8 h 45… Il est finalement 8 h 55 heures quand on trouve enfin une place pour se garer.

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