La parole à… Henri Lacroix

« Sortir le plus vite possible de cette « prison » et réaliser la passe de 5 avec Dylan en doublettes »

Il affole les compteurs (statistiques) aussi vite qu’il ne fait lever les tribunes de la sphère pétanquiste. Il est en train, si ce n’est déjà fait, de supplanter le « Roi Quintais » qui a pourtant été, et qui est reste toujours – c’est lui qui le dit – son idole. L' »As » du Fréjus International Pétanque misait sur cette saison pour rebondir encore plus haut après une année 2019 forcément décevante puisque synonyme d’un seul titre majeur, celui de Champion de France doublettes, le… 4e consécutif remporté avec son pote Dylan Rocher. Comme une année de vache maigre pour celui qui sortait d’une folle saison 2018 qui l’avait vu cumuler un titre de Champion du Monde triplettes assorti de 3 maillots tricolores. Un bilan jamais vu que l’on ne verra… sans doute plus jamais. 2020 aurait pu être l’année d’un dernier bouquet final, épilogue d’une carrière en véritable feu d’artifice. Conserver son titre de Champion du Monde en triplettes, espérer une incroyable passe de 5 avec un nouveau titre national en doublette, reconquérir les maillots tricolores abandonnés l’an passé en triplettes dans « ses » arènes de Fréjus et en individuel du côté de Rumilly…, les défis devaient en effet se succéder et se bousculer à la vitesse Grand V. Pourtant, du jour au lendemain, on est passé du rêve le plus improbable à la plus cruelle des réalités. On a beau être cette carte maîtresse qu’est l' »As de la pétanque », on a beau être cet « Empereur » au règne sans partage, on a beau s’être préparé à lancer la dernière grande envolée de sa carrière, on peut être invité à rentrer au stand et à attendre. Attendre des progrès de la science et des décisions politiques qui vous échappent inexorablement mais dont vous dépendez inéluctablement. A 45 ans, l’extra-terrestre Henri Lacroix est redevenu un homme « normal ». Un homme qui partage ses journées de confinement en bon père de famille aux côtés des 3 personnes qui comptent le plus pour lui, sa compagne Rosanna, sa fille Sarah et son fils Jessy. Rencontre avec cet homme qui a définitivement oublié le politiquement correct et la langue de bois qui va avec pour afficher haut et fort son légendaire franc-parler.

Propos recueillis par Cyrille COSTES
Journaliste « Pétanque 12 »

Le maillot arc-en-ciel lui va si bien qu’Henri Lacroix espérait bien le conserver en cette année 2020…

Pétanque 12 : Henri Lacroix bonjour et merci de faire preuve de toujours autant de disponibilité et de réactivité pour répondre aux sollicitations répétées de la presse en général et des nôtres en particulier. Comment allez-vous ?
Henri Lacroix :
Je vais dire que je vais bien parce que je sais qu’il y a bien plus malheureux que moi.

C’est-à-dire…
C’est-à-dire que c’est pas la joie. J’ai l’impression que l’on est tout juste en train de comprendre que la situation est vraiment grave, très grave. J’ai peur que l’on ait sous-estimé cette épidémie. Il suffit de suivre l’actualité pour savoir que ça existe depuis plusieurs mois mais je crains que l’on ait longtemps cru que ça resterait chez les autres.

A quoi ressemblent les journées d’Henri Lacroix ?
Elles se ressemblent toutes. Le matin, petite balade à pied pour aller chercher le pain du jour, le reste du temps confiné à la maison. Mais je le répète, il y a bien plus malheureux que moi. J’ai la chance d’avoir du terrain donc entretien et jardinage sont au programme. N’empêche que je me sens comme en prison et que ça commence déjà à faire long. Et on sait que c’est parti pour durer…

Vous êtes employé à la mairie de La Crau à 8 km d’Hyères. Vos missions sont-elles toujours d’actualité ?
Officiellement, j’ai en charge l’entretien du gymnase de la commune. Mais le maire nous a demandé de respecter le confinement et de rester à la maison. On se tient simplement à disposition si nécessaire. Mais pour l’instant, c’est repos complet.

Et visiblement, vous n’y trouvez pas votre compte…
Pas vraiment même si cela fait plaisir de profiter de sa petite famille. Mais on passe d’une extrême à l’autre. On était invité et on galopait partout et là, d’un coup, plus rien. Cela fait vraiment bizarre.

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