« Je ne me reconnaissais plus dans le Quatre-Saisons Pétan Club, j’ai eu besoin de m’oxygéner et de vivre de nouvelles aventures à Espalion »
Les départs annoncés, le sien mais aussi ceux de Dorian Théry, Anthony Daudé ou encore Vincent Vitalone, du club castonétois ont déjà fait beaucoup parler dans le landernau ruthénois et même bien au-delà. Le double Champion de l’Aveyron en tête-à-tête Samuel Santos a tenu à livrer la vérité, sa vérité, sur des mutations qui en ont surpris plus d’un. Des mutations qui, en tout cas, ont lancé un mercato aveyronnais qui pourrait bien nous réserver de nouvelles autres surprises. Echanges avec un trentenaire qui a tenu à vider son sac avant une saison qui pourrait bien marquer son grand retour à la compétition. Morceaux choisis.
Entretien réalisé par
Cyrille COSTES, journaliste
Pétanque 12 : Samuel Santos, comment allez-vous ?
Samuel Santos : Franchement, ça va mieux. Disons que je me sens enfin libéré.
Libéré de quoi ?
De tout un tas d’emprises qui vous gâchent le quotidien, qui empêchent votre passion de vous apporter l’élan et la dynamique dont on la sait pourtant capable.
Ne nous dites quand même pas que la vie au Quatre-Saisons Pétan Club est un enfer…
Bien sûr que non. N’empêche que je ne reconnais plus, et je ne me reconnais plus, dans ce club qui est celui d’un quartier qui est pourtant le mien. Je suis un enfant des Quatre-Saisons. J’y suis né, j’y ai grandi, je m’y suis investi à fond, notamment dans le milieu associatif, j’y ai découvert la pétanque, j’y ai rencontré des joueurs tels José Albuquerque ou encore William Lagrenée qui sont devenus mes idoles et qui m’ont donné l’envie de jouer et de progresser.
Un an après avoir failli le quitter, un an après avoir finalement intégré le bureau de cette véritable institution, vous nous confirmez pourtant que vous et une poignée de vos copains prenaient vos cliques et vos claques. Pourquoi ?
L’ambiance y était devenue irrespirable pour ne pas dire délétère. Peut-être plus que d’autres, j’ai besoin de bien respirer pour mieux vivre. Il fallait aller voir ailleurs.
Concrètement, qu’est-ce que vous reprochez au Quatre-Saisons Pétan Club ?
C’est une association qui vit à huis clos. C’est une association où le contexte, flou et contraignant à la fois, n’est pas sain. C’est une association où, hormis la secrétaire Florence Molinarie, l’on n’a pas pris l’habitude de vous écouter. C’est une association où ce sont toujours les 2 ou 3 mêmes personnes commandent et décident. C’est une association où la jalousie et la critique sont quasi quotidiennes. C’est une association où les gens censés être des copains viennent pour vous voir perdre…
Il s’agit d’une véritable attaque en règle…
Je n’attaque personne, je ne fais que me défendre. Nous défendre, mes amis et moi.
Visiblement, vous accordez une grande différence aux mots copains et amis.
Sûrement. Et cette année 2018 n’aura fait que confirmer cette certitude.
Les responsables de l’Amicale Pétanque Espalion, société que vous vous apprêtez à rejoindre en 2020, n’ont donc qu’à bien se tenir. Tiens d’ailleurs, pourquoi Espalion ?
C’est Robert Costes qui, durant le dernier International d’Espalion, est venu vers moi. Nous avons échangé et le projet d’ensemble qui m’a été présenté, à travers les attentes que doivent être celles d’un club qu’il a longtemps présidé, m’ont semblé à la fois cohérentes et attractives. Et puis ce qui a fait définitivement pencher la balance vers cette Amicale Pétanque, ce sont les liens forts que mon partenaire et ami Anthony Daudé avaient su conserver avec ce club qui est toujours resté celui de son coeur. Donc cette fois c’est bien officiel. Santos, Daudé et Théry forment une véritable bande et passeront le Nouvel An sous de nouvelles couleurs.
Samuel Santos, Anthony Daudé et Dorian Théry mutent à Espalion, pas Vincent Vitalone. Faut-il en conclure que le Tarnais n’est pas, ou n’est plus, votre ami ?
Certainement pas. Vincent est quelqu’un que je connais bien et que j’apprécie beaucoup. C’est un gars franc et loyal, deux qualités qui ne courent pas les rues dans ce milieu de la pétanque. Il a été un des premiers à être informés de notre départ des Quatre-Saisons. Et on lui a logiquement demandé s’il était prêt à nous suivre. L’éloignement entre Carmaux et le Nord-Aveyron en général et Espalion en particulier l’ont d’abord amené à réfléchir avant de donner sa réponse. Une réponse qui a finalement été négative. En fait, je crois surtout que Vincent ne s’est pas reconnu dans l’état d’esprit qui était le nôtre. On a envie de bouger, d’ailler voir ailleurs ce qui s’y passe. On a envie de respirer et de rigoler. Il y a la pétanque et l’après-pétanque. Vincent n’avait peut-être pas les mêmes envies, les mêmes ambitions et surtout les mêmes disponibilités que nous pour tenter cette nouvelle aventure. Quoi qu’il en soit, Vincent reste et restera un partenaire et un homme que j’ai respecté, que je respecte et que je respecterai.
Vincent s’en va, Florent Mallet arrive. Parlez-nous de lui.
Les Aveyronnais le connaissent plutôt bien puisque Florent a été licencié à Livinhac il y a quelques années de cela. C’est quelqu’un avec qui j’ai déjà eu l’occasion de jouer et que j’ai appris à bien connaitre. C’est quelqu’un qui, comme dirait l’autre, cache bien son jeu. Sous certains aspects et attitudes tristes et sombres à la fois sur les terrains de jeu, c’est un garçon qui peut être un sacré gai luron en dehors. Et, cerise sur le gâteau, c’est un très bon joueur de boules, un garçon doté d’une adresse supérieure à la moyenne au tir.