Le débat du jour

Niveau des Équipes de France : les explications de Michel Le Bot sont-elles recevables ?

En guise de bilan des derniers championnats internationaux, le président de la FFPJP estime que le niveau français n’a pas baissé. Selon lui, c’est avant tout celui de l’adversité qui s’est rehaussé. Ce n’est pas vraiment notre avis.

Les conclusions du président Michel Le Bot n’appartiennent qu’à lui…

Il ne s’est pas dérobé. Tout juste terminée la saison des championnats du Monde, pas encore digérée la piètre prestation des nôtres, pas encore avalé le zéro pointé en terme de médailles d’or, il a déjà pris la parole pour dresser le bilan de. ces épreuves internationales qui viennent de se succéder. Chez nos confrères de Sportmag, Michel Le Bot s’est exprimé. Si l’on a aucune raison de douter de sa bonne volonté quand il dit vouloir faire de la pétanque, cette discipline qui a gardé une vocation loisir, un véritable sport de haut niveau, si il reconnait la progression de nos adversaires tant malgaches qu’asiatiques et même européens, nous sommes beaucoup plus mesurés quand il dit ne pas avoir vu le niveau français baisser.

Henri, le Messie de la pétanque
Si il y a un qui pourrait donner du crédit à nos écrits, ce serait bien un certain Dylan Rocher. « Dydi la foudre », très souvent présenté comme le plus grand tireur du Monde, semble aujourd’hui redevenu un simple très bon joueur obligé d’accepter les défaites. Défaite, un terme qu’il ne connaissait même pas quand il avait la chance de faire partie de ces incroyables « dream team » en association avec les 2 « PhiPhi », Quintais et Suchaud, et l’extraterrestre Henri Lacroix. Vous pouvez élire qui vous voulez à la présidence de la »Fédé », vous pouvez mettre en place la meilleur des politiques, vous pouvez nommer les meilleurs coaches et autres sélectionneurs, le pays France n’aura sans doute plus jamais la chance d’avoir une telle génération dorée. Un tel carré d’as n’arrive qu’une fois dans une vie de pétanqueur. Une année, une seule, suffit à illustrer ces propos. 2018, si près et si loin déjà. En cette période ante COVID, un homme est sur le toit du Monde. Incomparable, indétrônable, comme imbattable…, Henri Lacroix, véritable Messie de la pétanque, réalise ce que personne ne réalisera sans doute un jour. Cette année-là en effet, le « Kid de la Seyne-sur-Mer », alors devenu le « Riton du Fréjus International Pétanque », va en effet dépasser l’impensable. Champion de France en tête-à-tête, en doublettes (le 3e de ses… 4 titres consécutifs) et en triplettes, il va aussi briller à l’international. Déjà champion d’Europe en titre en triplettes (avec Quintais, Suchaud et Rocher), il devient le premier champion d’Europe en tête-à-tête. Et comme une domination continentale ne lui suffit sans doute pas, Henri et consorts vont s’employer pour redonner à la France le plus beau des titres, perdu lors de la précédente édition, celui de champion du Monde triplettes. C’était à Desbiens, au Canada, où la triplette française eut raison de son adversaire marocaine. Trois titres de Champion de France majeurs, un titre supplémentaire de Championn d’Europe et le sacre mondial en triplettes, qui peut en faire autant ? Assurément, personne. Sept ans plus tard, Henri Lacroix est toujours là. Mais il est le premier à le reconnaitre. Ce n’est déjà plus le même Henri Lacroix. Moins performant mais aussi et surtout moins motivé et moins gagneur, il continue pourtant à aligner les performances comme en témoignent cette année ces titres de Champion et de Vice-Champion de France en triplettes et en doublettes. Alors désolé monsieur le président Le Bot, si un joueur qui est sur la pente descendante continue à gagner et à faire gagner, cela signifie que le niveau moyen a baissé au niveau national. Ce qu’il fallait démontrer (CQFD) et qui va à l’encontre de ce que vous annoncez en bilan de cette saison 2025.

Cyrille COSTES
Journaliste & Auteur

Pendant les années COVID, nous nous sommes attachés à faire des plus grands noms de la pétanque aveyronnaise mais aussi française les têtes d’affiches de press-book. Le Varois Henri Lacroix, alors meilleur joueur du Monde, ne pouvait échapper à notre répertoire. Ce débat sur les opinions du président Michel Le Bot est ainsi l’occasion de vous faire redécouvrir les quelque 26 pages qui avaient été consacrées à un Henri Lacroix qui nous avait dit apprécier l’initiative ainsi que le contenu du document. Bonne lecture à toutes et à tous.

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